Aldebert a le secret de la recette magique. Des mélodies d’une efficacité redoutable, des
orchestrations ciselées et des sujets ouverts sur le monde, avec ce prisme bien à lui qui
parle à toutes les générations. Il réussit la performance d’éveiller l’enfant et de réveiller cette
part d’enfance souvent oubliée des adultes. Au gré de ses albums, il a régulièrement glissé
vers des arrangements rock/metal. Son nouveau projet, "Enfantillages 666", porté par
Helldebert, son jumeau maléfique, fait la part belle à ce genre musical, dans lequel il a déjà
œuvré avec ses premiers groupes, et qu’il affectionne particulièrement depuis l’adolescence.
Des chansons qui s’annoncent un peu plus « musclées » qu’à l’habitude : prêts pour un
moment de rock'n roll en famille ? À partager bien sûr, de.... 5 à 125 ans (et plus) ! Le
rock’n’roll est éternel !
Note d’intention de Guillaume Aldebert
« Le metal ? C’est pas de la musique ! », entends-je souvent.” Et du metal “pour les enfants et leurs
parents, non mais ça va bien ?” C’est vrai que sur le papier, le pari semblait un peu dingo. Pourtant,
depuis l’enfance, cette musique, comme une sorte d’épiphanie, me nourrit et me rassure. Ça va
même assez loin, puisqu'il m'arrive de ressentir jusqu'au réconfort d'un chocolat chaud devant un feu
de cheminée à l'écoute de groupes ultra vénères comme System of a Down. C'est cocasse, j'en
conviens, mais c'est la vérité. Au chaud, en sécurité. Un enfant en position foetale dans une gangue
de fer : « in uterock ».
On peut donc être indifférent et réfractaire à cette énergie et à ces enthousiasmes ? Qu’à cela ne
tienne ! Personnellement je n'ai pas de défenses immunitaires contre ça. Il peut y avoir de
l’incompréhension quant à ce ressenti, mais j’estime que le metal est à l’opposé de son image de
musique hostile et délétère : c’est un genre qui fédère, qui fait fi des différences, qui ouvre la porte
aux disgrâces, aux losers, à ceux qui ne trouvent leur place nulle part. Violente non, mais puissante et
cathartique, ouais !
L’enfance et le metal sont à mon sens connectés et cet album propose une passerelle. Dans ce
décorum, on aime se faire peur, on aime les monstres et laisser s'exprimer, pardon de l’oxymore, une
certaine sauvagerie contrôlée.
Comme cette cassette d’AC/DC que j’avais trouvée un jour par hasard sur la banquette arrière de la
R9 de mes parents, à l’âge de 10 ans, « Highway to Hell ». De l’autoroute de l’enfer aux
départementales du paradis, j’embarque avec les frères Young : Malcolm et son énorme Gretsch,
semblable à un enfant qui aurait piqué la guitare de son père et Angus en tenue d’écolier, comme la
synthèse heureuse de la fièvre et de l’enthousiasme que peut provoquer le rock n’ roll. Des enfants
qui jouent aux grands, et inversement.
« It’s a long way to the top if you wanna rockn’ roll ».